Un film de Valéry Mahy
Un film de Valéry Mahy
chronique d’un village en déroute
Perdu au milieu de la forêt ardennaise, aux confins de la Belgique, Brûly était un village sans histoire. Ses 300 âmes vivaient d’air pur et d’eau fraîche jusque l’arrivée d’un chantier cataclysmique : la construction d’une autoroute. Cette voie rapide, c’était le maillon manquant d’une connexion autoroutière visant à relier le Nord et le Sud de l’Europe. Symbole de liaison et d’échanges au niveau supranational, cette bande de béton, pour ceux qui doivent vivre avec au bout de leur jardin sonne bien différemment. Elle forme une cicatrice au milieu du village, probablement le dernier sacrifié sur l’autel de l’économie mondialisée.
Écrit et Réalisé par VALÉRY MAHY
Image THIBAUT DOENS & VALÉRY MAHY
Son AMAURY BOUCHER & MANU SAUBAIN
Montage image MARC RECCHIA
Montage son et Mix LAURENT MARTIN
Musique ALICE GUERLOT-KOUROUKLIS
Producteur MAXIMILIEN CHARLIER
Assistants de production ANTOINE SANCHEZ & QUENTIN NOIRFALISSE
Production DANCING DOG PRODUCTIONS
En coproduction avec la RTBF
Avec le soutien du CENTRE DU CINÉMA ET DE L’AUDIOVISUEL DE LA FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES, de le FONDATION CHIMAY-WARTOISE, de CASA KAFKA PICTURES, et du TAX SHELTER DU GOUVERNEMENT FÉDÉRAL BELGE
Durée : 52′
Format : HD – 16/9
Son : Stéréo et LCR
Langues : Français
Sous-titres : FR – EN – NL
Année : 2020
Ce film est une plongée dans mon village, Brûly, à quelques kilomètres de Couvin, un bout de campagne en marge de la société, peuplé d’exclus et de témoins de ce qu’il reste de la vie rurale wallonne. Dans cette campagne, en phase de dévitalisation, je dresse un portrait personnel d’un univers rural metamorphosé par la construction d’une autoroute. Ce chantier me semblait être un bon prétexte pour regarder ce qui se passe autour, sur ses bas-côtés : une société en perdition, oubliée des pouvoirs publics à la faveur de chantiers monstres. Les riverains de cette autoroute, les laissés-pour-compte dans le développement du projet, doivent vivre aujourd’hui avec un environnement complètement dénaturé.
D’autres personnages, a priori bénéficiaires de cette autoroute, prennent place également dans ce film mosaïque. Je désirais ainsi montrer ce qui se cache derrière le déracinement d’acteurs-victimes de ce monde des échanges. La situation de prostituées espagnoles d’un bordel riverain de l’autoroute ou d’ouvriers roumains déplacés censés la construire n’est en effet guère plus enviable que celle des locaux.
En filmant ces travaux qui symbolisent aussi les excès et les travers de notre société de la vitesse, mon intention était de jeter un regard critique sur celle-ci. En misant toujours plus sur l’interconnexion, les échanges, la globalisation, le tout au transport des hommes et des marchandises (avec comme ligne directrice toujours la réduction des temps de parcours, et donc des distances), elle agit contre des préoccupations plus locales, plus proches des gens et à mes yeux, plus essentielles. Ces préoccupations, c’est la lutte contre la pauvreté et la pollution, le travail comme épanouissement et non comme un asservissement, la protection de l’environnement plutôt que son inévitable mise au pas face aux intérêts économiques.
Ce film est l’histoire d’une rencontre riche de multiples couches de lecture : celle du macrocosme et son énergie globalisante et du microcosme d’un village. En tout temps et en tous lieux, les chantiers publics d’envergure n’ont jamais manqué de faire et de taire leurs victimes collatérales. A défaut de pouvoir leur rendre justice, c’est leur rendre hommage que de raconter leur histoire. Par ailleurs, ce film nous offre l’opportunité de réfléchir sur la direction prise par notre société des échanges et sur les limites qu’un jour, elle devrait peut-être s’imposer.
PRODUCTION Dancing Dog – Maximilien Charlier – maximilien(at)dancingdog.be – +32 473 57 05 49
RÉALISATEUR Valéry Mahy – valery.mahy(at)gmail.be – +32 472 92 57 42